25 et du bois. L’atteinte de cet objectif a été possible par la localisation de projets dans la région désignée et l’imposition d’un contenu régional dans les coûts de réalisation . Assurer un apport de capitaux étrangers afin d’améliorer la balance des échanges de la province. Ainsi, les appels d’offres pour le développement des parcs éoliens ont été des appels d’offres internationaux. Afin d’atteindre ces objectifs, il a été planifié d’intégrer 4 000 mw d’énergie éolienne sur le réseau électrique provincial opéré par Hydro-Québec et ceci jusqu’en 2015. Deux appels d’offres de 1 000 mw en 2003 et de 2 000 mw en 2005 ont été ouverts pour des promoteurs privés pour des parcs éoliens à être installés principalement dans la région désignée. Ces projets ont été complétés par un appel d’offres supplémentaire de 500 mw, réservé aux communautés (250 mw) et aux nations autochtones (250 mw). La création de ce marché de l’ordre de 6 milliards de dollars a permis la mise en place d’une véritable filière industrielle de l’énergie éolienne avec des usines de fabrication de pales, de nacelles et des tours en plus d’un réseau étendu de sous-traitants. Le taux de chômage dans la région désignée est passé de plus de 20% à moins de 15%, plusieurs milliers d’emplois directs ont été créés, surtout durant les périodes d’installation des parcs éoliens. Des grands manufacturiers internationaux comme GE Wind, RePower et Enercon ont développé des usines ou qualifié des sous-traitants majeurs au Québec qui font maintenant de l’exportation partout en Amérique du Nord. La collaboration entre les acteurs industriels et les institutions de formation (collèges et universités), avec le support financier des gouvernements provincial et fédéral, a conduit à la mise en place du Technocentre Éolien, un centre de recherche, développement et transfert technologique spécialisé dans l’adaptation des technologies éoliennes à l’exploitation en climat froid. D’autres axes complémentaires de développement sont actuellement exploités par Hydro-Québec dont le renforcement de la complémentarité entre hydroélectricité et l’énergie éolienne, l’implantation harmonieuse de l’énergie éolienne sur les réseaux de transport et distribution et le jumelage éolien-diesel pour les réseaux autonomes. En résumé, nous pouvons conclure que les principaux résultats de la stratégie sont un prix de l’énergie éolienne parmi les plus bas au monde, avec des retombés économiques régionales significatives, et ceci sans aucun risque financier pour le gouvernement et la population du Québec. Ainsi, les objectifs fixés dans la stratégie de développement ont été atteints mais certains problèmes, dus à des facteurs externes ou intrinsèques à la stratégie, sont apparus et devraient être pris en compte dans tout développement futur : .La crise financière et économique de 2008 a conduit à une baisse de la demande anticipée d’énergie et l’implantation des 4 000 mw a conduit à des situations de surcapacité et l’impératif d’exporter l’électricité sur les marchés Nord-Américains .L’intermittence et la variabilité de l’énergie éolienne ont demandé des investissements dans le renforcement des réseaux et représentent la préoccupation technique majeure pour la continuation du développement de la filière . Le choix de produire de l’énergie éolienne au plus bas prix possible par des appels d’offres compétitifs a favorisé le développement de projets de très grande taille. D’une part ces projets ont demandé des capitaux étrangers, les sommes requises n’étant pas disponibles au Québec et d’autre part l’étendue des terrains occupés a eu un impact majeur sur le paysage et sur l’acceptabilité sociale . Le souci de produire de l’électricité au plus bas coût possible pour être compétitif dans les appels d’offre a mené à une fragilisation financière des projets. Des retards dus à des contraintes administratives, environnementales ou d’acceptabilité sociale ont résulté, dans plusieurs cas, à l’abandon des projets dont les paramètres financiers ne permettaient plus une exploitation rentable de la ressource . Les appels d’offres compétitifs et les prix relativement bas de l’énergie éolienne ont fait en sorte que les redevances versées aux propriétaires des terrains ou aux communautés affectées par l’implantation des projets sont moindres que pour des projets comparables dans les autres provinces canadiennes. Cette situation a mené à un sentiment d’injustice de la part de plusieurs acteurs et, dans plusieurs cas, à une vive opposition de la population (problème d’acceptabilité sociale) . Même si le nombre d’emplois créés a été très important, les technologies utilisées appartiennent à des compagnies étrangères et le transfert technologique et de connaissances n’a pas été fait pour des technologies de pointe comme les composantes électriques et les contrôles. Relativement peu d’emplois hautement qualifiés ont été créés par rapport au nombre total d’emplois . Le choix d’appels d’offres compétitifs même pour le bloc de 500 mw de projets communautaires et autochtones a mené à des conflits entre municipalités ou régions voisines qui ont proposé des projets se retrouvant en compétition. Les défis actuels du développement de l’énergie éolienne La mise en place d’une stratégie de développement de l’énergie éolienne fait face à des défis d’ordre économique, technologique, environnemental et social. Parmi les facteurs économiques nous devons souligner l’importance de tenir compte de la structure de coûts spécifique de l’énergie éolienne comprenant les coûts de production au point de raccordement, les coûts de support
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